Maïté, sors de ce corps !
11 novembre… j’aurais dû me méfier … Cette date aussi !!! Comment imaginer que ma cuisine allait se transformer en champ de bataille ! Bref, voulant être à la hauteur de mon statut d’executive woman, armée de mes ustensiles et batteries de casseroles en tous genres, mardi mat, j’ai voulu faire plaisir à mon Biboutibouchon en lui concoctant un bon déjeuner et un bon dessert maison. Droite dans mes ballerines à petits noeuds, j’étais en joie à l’idée de le voir bientôt se régaler… Au menu : carottes à la crème et filet de boeuf (le Bibou a besoin de se requinquer en ce moment) et cake aux raisins (le Bibou est très gourmand, malgré son statut et sa stature d’ancien sportif de haut niveau…Et ça se voit pas… le veinard ! Ya des choses injustes quand même ! Donc, je mets les carottes dans mon ustensile magique et dépose le tout dans mon four qui fait aussi micro-ondes. Les carottes cuisent en 10mn avec la cocotte spéciale micro-ondes. http://escargotvolant.canalblog.com/archives/les_astuces_de_l_escargot/index.html
Pendant ce temps, je prépare le cake… et là, coup de fil. Drelain-drelain !!! Je réponds avec la plus accueillante des voix que l’on me connaît quand je suis occupée et ne veut pas être dérangée… (hein M’am Bibouillette). « Ouais, c’est-qui-c’est-pourquoi-j’ai-pas-le-temps-TU-ME-DERANGES-LA.OK !!!… ». Du coup, in the action, je perds le fil de mes actes… Je me ressaisie, j’allume le four et le positionne sur 220° en expédiant l’infâme qui m’appelle pour un sondage. "Les jours fériés, c'est pour être alone et le cerveau en stand by ok !". Raccrochant le combiné, je verse la prépa du cake dans le moule et fais une petite vaisselle. Et là !…Grand moment de solitude de grand chef à toque ! Je m’en secoue encore le chignon de hargne ! Pour dire, les dommages collatéraux ont été énormes !!! Je vous fais un rewind : J’ai oublié les carottes dans leur cocotte de plastique dans le micro-ondes qui est maintenant en position Four depuis 10 mn !!! C’est là que ça commence allegro furioso… Je me disais aussi ça sentais un peu le plastique ! Alors, j’ouvre le four : au milieu trône un soufflé de plastique (ou une oeuvre abstraite digne de la Fiac) ! j’attrape un torchon, j’atteins difficilement mes paupiettes de plastique-carottes qui dégoulinent en gouttes de matière infâme et verte ! Je jette le flan de plastique puant dans l’évier, là, 2 verres attentaient d’être lavés. Ils explosent en morceaux sous le poids du projectile fumant !!! Je hurle de rage ! Avec le torchon, je récupère le gloubi-boulga non-comestible verdâtre et visqueux qui dégouline de la grille du four et qui forme des flaques immondes couleur anis ! C’est comme si j’avais fais cuire Casimir !!! Là, je me brûle contre la paroi ! ET SAPERLIPOPETTE… ! Et tous les noms en relief qui sont bannis du p’tit Robert !!! Je me précipite vers l’évier pour faire couler de l’eau froide sur ma main cramoisie ! Dans l’élan, Je fais tomber le moule souple rempli de la préparation du cake ! Tout se répand sur le carrelage ! Là, je crois que j’ai juré dans toutes les langues connues sur la planète… et j’en ai même invité des nouvelles !!! Mais, en voulant aller chercher la serpillière, je glisse et me retrouve en grand écart (je rappelle ici que je n’ai jamais pu me remettre dans cette position spectaculaire depuis l’âge de mes 15 ans, période où j’ai mis fin à 8 longues années de torture d’une carrière de petit rat en tutu blanc et chaussons-pointes)… Et là, Coppélia, elle a le tutu qui se détricote ! A ce moment, après avoir entendu un grand schcrach venant de la couture de mon jean non stretch qui me lâche dans ce moment de grande humiliation, j'en perds les collants chairs… UN GRAND VIDE…Les neurones en stand by, le chignon up side down, anéantie, je déclare forfait…Il y a des jours ou la drôlerie le dispute au pathétique !!! La haine branchée sur multiprises, je me résigne comme un éléphant voulant enfiler un legging. Ne pouvant annoner que des billevesées, repeinte en géante schupa shoop, les grains de raisins qui me tombent des jambes rompent le silence ! Trahison ! C’est un complot culinaire ! Mon gyrophare intérieur s’allume. STOP !!! Comme disent les proverbes : On ne fait pas d’omelette sans se casser la gueu….. !!! Qui se sent morveux qui se couche ! Qui vole à cause des œufs vole.. au lit ! Enfin sortie de ce magma calorique après une bonne douche, j’ose un : « Dis Bibou, tu veux pas nous faire une omelette ! Et puis sors 2 yaourts Steu plaît !!! ». Rappelez-moi de ne jamais refaire de cuisine un jour pareil ! Ou alors avant, faut que je fourbisse mes armes !